Stepback
"Sa vie n'était qu'un enchaînement de catastrophes.
Un père Brise-Sort prétentieux et superficiel au service de la garde de Silvermoon, une mère ... passée dans le camp Réprouvé.
Il n'avais jamais aimé ces créatures impies, toujours a comploter, à développer des engins de mort plus létals les uns que les autres.
Dans un sens, ils lui rappelaient les Gobelins. Il en avait d'ailleurs embroché un, lors d'une petite exploration de cavernes aux Tarides.
Le fait que sa mère ait quitté les vivants l'avais profondément atteint. Mais, lorsqu'il avait appris qu'un sbire de cet enfant de catin que tout le monde craignait et qui déchainait des hordes d'anciens combattants, voire de simples citoyens, sur le monde qu'il connaissait, sa tristesse et ses pleurs se tranformèrent en un rage incommensurable. Il jura, par toutes les choses qui lui étaient chères, de le trouver et de le tuer, lentement, en savourant la douleur qu'il verrait dans ses yeux.
Il passa toute son enfance a s'entrainer dans ce but. Il appris bien vite a manier les épées, les dagues, les masses d'armes. Il cherchait la voie la plus brutale, la force la plus destructrice. Les guerriers étant interdits pas la loi du Régent Lor'Themar, il se tourna vers les maitres paladins, qui avaient appris a forcer la Lumière à les servir.
Le jour où, jeté de chez lui par son père, ayant eu le malheur d'être tombé amoureux d'une forestière ( la guerre intestine entre forestiers et manieurs de mana était bien connue ), il décida que les voies de la magie ne convenaient aux imbéciles et aux prétentieux. Sa promise le quitta dès lors qu'il se vit renier et déshériter.
Il n'avait alors plus d'avenir certain, plus de foyer, plus de famille. Il ne faisait confiance a personne et personne ne lui faisait confiance. Il se tourna vers les voies de la nuit, vers les voies du Voleur.
Il accomplit d'abord quelques ... "corrections" pour le compte de son maître, Zelanis, et de sa femme, Elara. Il ne connaissait pas leur nom de famille. peut-être n'étais-ce même pas leur vrai nom. Il tomba, petit a petit, amoureux de la sombre elfe.
Il progressa en grade, s'associant avec des compères pour des missions de nettoyage.
Un jour, le mari d'Elara le fit appeler. Il ne semblait vraiment pas de bonne humeur.
« Ne dis rien. Je perds déjà assez de temps a te parler, si je dois écouter toutes tes inepties je vais m'énerver et te faire avaler ma dague, ce qui serait très déplaisant, étant donné que ma femme t'aime bien. Un peu trop, peut-être.»
Il le regarda de manière si glaçiale, si froide que le voleur sentit ses poils se hérisser.
« Je t'envoie loin de moi, et d'elle. Ca vaut mieux pour nous deux. Shenthul à Orgrimmar a décidé, sur je ne sais quel coup de folie, de te prendre en apprenti. Pars de suite, et ne reviens plus. »
L'elfe resta choqué sous le coup de la tirade de son maitre. Trop d'informations, sans doute. Il ouvrit la bouche pour parler. Zelanis, plus rapide que l'éclair, lui envoya un fulgurant crochet en pleine face.
« Je t'ai dit de fermer ta sale bouche de bourgeois. Les gens comme toi, j'en faisait mon quatre-heure quand j'avais ton âge, et je les étranglais d'une main une décennie plus tard.» Il ne haletais même pas sous l'effort, ne laissait paraître aucune rage. Seul du mépris était décelable dans sa bouche, pire que du venin.
Le voleur, assommé par la force du coup de son maitre, tenta en vain de se relever. Il essuya avec peine le sang qui dégoulinait sur son cou.
«Je... je vais partir.» dit-il, se soumettant a la volonté de son maître. Il s'appuya sur le mur de la sombre demeure., souillant les teintures délicates de son sang. Il releva la tête, et regarda son maître. Celui-ci grimaça, voyant que le coup, donné par un poing habillé de bagues pointues, avait laissé une cicatrice de 20 a 30 centimètres sur le visage de son élève.
Celui-ci, fermant un oeil blessé, regardait son guide avec une fureur telle que celui-ci recula imperceptiblement.
«Je me vengerais. Dussè-je massacrer la moitié de Silvermoon, je reviendrais. Et je vous tuerais. Elara... sera mienne.»
Le maitre sourit, d'un sourire carnassier, d'un sourire pire que toutes les menaces.
«Pars. Shenthul t'attends. Et si tu reviens ... je étriperais a main nues.»
Le voleur sortit lentement de l'habitation à reculons, gardant son oeil sur son ancien maître. Ironie du sort, c'est celui-ci qui lui avait appris a toujours regarder ses ennemis dans le blanc des yeux en cas d'hostilité.
Une fois hors du champ de vision de son maître, il courra comme un dératé à l'auberge la plus proche, pris le minimum nécessaire et vendit le reste à l'aubergiste, bien content de ramasser quelques babioles ( même s'il ne comprenait pas la moitié d'entre elles ). Il se fit introduire à la chambre du Régent, lui expliqua très brièvement qu'il devait se rendre en Kalimdor pour une mission concernant son avenir au sein de la Horde. Le Régent, peu intéressé, fit signe au gardes royaux de le faire passer vers l'orbe de transposition allant à Fossoyeuse.
Cette ville, ancienne capitale de l'Alliance de Lordaeron, était devenue la demeure de ce qu'il détestait et craignait le plus parmi ce monde corrompu et ravagé par les guerres : les Réprouvés.
Il ne fit qu'un bref passage dans cette ville maudite, ne rentrant même pas a proprement dit dans la demeure de ces zombies décharnés; ces créatures puantes et perfides avaient en effet élu demeure dans les égouts de Lordaeron.
Il passa devant le trône du roi déchu, entendant de curieux murmures à propos du fils de ce roi. Cela redoubla sa rage, car ces murmures lui rappelaient son objectif principal : trouver, et tuer, le meurtrier de sa mère.
Sa mère, qu'il trouva assise devant des ruines d'une statue de l'ancien temps, la cervelle pendant d'une blessure a la tête, sans doute causée par une flèche runique, où bien l'un de ces harpon que savaient employer les vyrkuls, des géants venus du nord, à la solde du Roi Liche.
Généralement, les Réprouvés avaient gardés une forme d'intelligence et pouvaient encore converser, réfléchir. Mais elle était trop atteinte, plus qu'une coquille pourrie qui n'avait pas sa place a la surface de ce monde, témoignage de tortures dont la simple pensée ferait frémir les interrogateurs écarlates.
Il ressentit un telle douleur au coeur qu'il en oublia un moment celle causée par son ancien seigneur.
Il passa devant elle, espérant une quelconque réaction de sa part. Elle le regarda d'un air distrait, jouant avec un bout de son organe cérébral. Elle avait atteint un stade de décomposition avancée, n'était qu'un corps pourrissant et éternellement malade, sans âme, sans espoir de vie... sans espoir de mort...
Il se mit a courir, de toutes ses forces, de tout son coeur. Il atteint une tour de zeppelins. Les gardes Réprouvés, dans un état similaire à sa mère, se mirent automatiquement en position de combat, tels des constructions mécaniques sans esprit. Puis, au bout de secondes qui lui parurent une éternité, ils se remirent en position de sentinelle, voyant qu'il appartenait a la Horde.
Il courut en haut de la tour, et attendit le zeppelin, tâchant d'ignorer ce petit gobelin agaçant qui lui parlait de nourriture morte-vivant, et qui se lamentait des douces viandes de sanglier de Durotar.
Une fois le zeppelin arrivé, il sauta dans la cabine. Une fois loin de tout regard, il lâcha prise.
La rage, décuplée par la tristesse, eut raison de lui. Il se mit a frapper sur le mur du zeppelin, tant et si bien qu'il alerta l'équipage de la machine. Il fallut quatre matelots et un officier pour le maitriser, et trois coups de masse sur le crâne pour réussir a l'assommer.
Il se réveilla au pied de la tour des zappelins d'Orgrimmar, le corps douloureux et une bosse d'une belle taille sur le front. Il supposa que ces gnomes verts dégoutants l'avaient jetés du zeppelin une fois arrivé.
Il marcha tout droit, sans idée précise où aller. Il trouva Orgrimmar sans peine, ses murs fortifiés visibles a plusieurs centaines de mètres a la ronde.
Il allait rentrer dans la Grande Capitale, quand il se mit a réfléchir, chose rendue ardue par les douleurs physiques et morales infligées par la journée précédente.
Une nouvelle vie allait commencer pour lui. Mais il refusait d'oublier ses obligations. Dorénavant, il ouvrerait avec patience, avec discipline, gardant a l'esprit les deux assassinat qu'il s'était imposé. Il réussirait. Et ils paieraient. Dorénavant, il serait connu sous le pseudonyme de Stepback : Recul. Recul pour lui même : toujours garder l'esprit clair et la vision nette. Et recul pour les autres : il ne voulait plus jamais partager sa vie, avec personne d'autre que son ancienne maîtresse. Mais cela viendrait. Tout arriverait, il suffisait d'être patient. Le vieil adage ne disait-il pas « tout vient a point a qui sait attendre » ? "
Sujet: Une petite fanfic sans prétentions. 
Mer 23 Juin - 9:08
